On entend partout que le bisphenol A est dangereux pour la santé, pourtant, il va falloir attendre 2015 pour qu’il soit proscrit des emballages métalliques… Mais en attendant, comment repérer les emballages concernés ? Est-ce simplement possible ?
Le Bisphenol A est un vernis plastique utilisé dans les emballage alimentaire pour évider la corrosion des métaux. Ainsi, les boîtes de conserve sont susceptibles d’être recouvertes de cette substance afin d’avoir une qualité de conservation optimale. Sans cet ajout, l’acier serait petit à petit rongé par l’aliment qu’il contient. Voilà plus de 50 ans que les industriels ont découvert ce plastique et l’utilisent allègrement dans leurs boîtes de conserve. Mais voilà, même s’il est résistant, les aliments acides viennent à bout de ce vernis, et des doses de Bisphenol A se retrouvent dans notre alimentation.
Les risques
On ne sait finalement pas exactement quels sont les risques de cette substance… Des études concluent à un danger. Le Bisphenol A dérèglerait le système hormonale et aurait une influence sur la fertilité. Mais d’autres, affirment qu’aux doses où l’homme est exposé, il n’y a aucun danger. Bien entendu ces études financées bien souvent avec des fonds privés, peuvent laisser sceptiques.
La position des organismes d’état est diverse. Aux Etats-Unis, le Bisphenol A dans les contenants alimentaire n’est pas remis en cause, la FDA (Food and Drug Adminisatration) a statué en 2008 qu’il n’y a rien à craindre de ce composé.
En Europe, dès 2010, ce produit est interdit des biberons par guise de précaution. Une interdiction élargie en France fin 2012 pour les contenants d’aliments destinés aux enfants de moins de 3 ans dès le 1er janvier 2013 puis, pour toutes les boîtes alimentaires le 1 janvier 2015. S’il n’y a pas de preuve absolue de l’innocuité de la chose, il semblerait bien que les pouvoirs publics ne veuillent pas prendre de risque avec.
Comment reconnaître une conserve sans Bisphenol A ?
C’est là où tout se complique. Les industriels ont l’habitude de dire qu’une grande majorité de leurs boîtes contiennent cette substance, ce qui signifierait qu’il en existerait sans Bisphenol A ! Aucun marquage n’est obligatoire sur les boîtes, mais, vous pensez bien, si une boîte peut se prévaloir de la mention « Sans Bisphenol A », elle ne va pas se priver de l’indiquer, une icône existe même pour ça. Mais force est de constater que rarissimes sont les emballages concernés…
En se rendant sur le site de L’Agence Nationale de Sécurité Alimentaire, de l’Environnement et du Travail (ANSES, anciennement AFSSA), on découvre, ô merveille, une méthode de s’y retrouver ! On y apprend ainsi que les conserves en verre n’ont pas de Bisphenol A…. sauf sur leur couvercle ! Du côté des boîtes métalliques, les canettes en seraient exemptes ?
Mais il suffit de faire un tour du côté de chez Coca Cola pour s’apercevoir que ce n’est pas aussi simple, puisque les canettes de cette marque utilisent du bisphenol A. L’ANSES se veut pourtant optimiste : »Les pratiques industrielles, notamment en France, ont probablement évolué »… Mais voilà, pour l’instant, les industriels n’ont pas retrouvé un matériau susceptible de remplacer ce plastique dans tous les cas de figure…
Dans les conserves, point de salut
Autant dire pour l’instant que par défaut, s’il n’y a pas mention sur une boîte de conserve (ronde, carré ou canette) de l’absence de bisphenol A, vous pouvez être sûr de la présence de cette substance. Plus l’aliment contenu est acide, et plus il est susceptible de contenir de bisphenol A. Ainsi les conserves de tomates sont réputées pour contenir plus de ce vernis dégradé. Les boîtes anciennes aussi, fort logiquement, sont a éviter pour ne pas prendre le risque du bisphenol A.
Car il faut parler de risque, car rien n’est prouvé. Et certains vont jusqu’à mettre un lien entre la baisse de la fertilité dans le monde et le bisphenol A, rien n’établit de lien direct.
L’interdiction en France en 2015 de ce vernis aura au moins un mérite : faire travailler les neurones des chercheurs pour trouver des solutions alternatives.