Le 13 juin 2013, France 2 diffusait un nouveau numéro de Complément d’enquête présenté par Benoît Duquesne. Parmi les reportages de l’émission consacré aux faux-semblant, un sujet sur le fromage analogue. Alors qu’ils auraient tant voulu crier au scandale, pas la moindre trace d’anomalie… y-a-t-il seulement un scandale à dénicher?
On commence à connaître maintenant les structures de tous les sujets qui traitent de l’alimentation. On expose un scandale potentiel qui a pour origine en général des grosses firmes agroalimentaires. On se rend en caméra caché un peu partout à commencer dans un magasin Métro puis quelques restaurants choisis au hasard. On continue par la séquence incontournable de l’analyse scientifique de produits de grandes consommation, l’avis du spécialiste pour enfin crier au scandale, à la tromperie et au danger !
Un reportage bien comme il faut
Le reportage de complément d’enquête suit bien cette structure pour parler de cet ersatz de fromage que l’on retrouve sur des pizzas, autrement appelé le fromage analogue. Voilà les journalistes partis enquêter sur le terrain, en Italie pour trouver la mozarella la plus traditionnelle qui soit. Ils arrivent même à en faire goûter au propriétaire patriarche de l’exploitation : et là, première surprise, il accepte, prend un petit morceau, et ne recrache pas. On doit se forcer pour deviner une grimace sur le visage du vieil homme. Sa conclusion : « ce n’est pas bon ». On pouvait s’en douter… Ensuite, même test avec des clients de la fromagerie. Là, certains ne trouvent pas ça mauvais, et pour cause, le fromage analogue est plutôt insipide, ce qui la rend assez proche de la mozarella pasteurisée à vrai dire… Zut, le fromage analogue n’a pas mauvais goût !
Quoi, on ne nous aurait pas menti ?
Direction ensuite le grossiste qui n’hésite pas à vanter son produit star : un 50/50, c’est à dire un mélange de mozarella (ou plutôt de « fromage », mais à base de lait quand même) et de ce bloubiboulga chimique. Si notre marchand nous révèle que c’est son premier prix et sa meilleure vente – pas de surprises – on apprend qu’il ne vend pas du 100% fromage analogue !
C’est au tour d’une sombre « pizzéria de la banlieue sud de Paris » de passer par le prisme de la caméra cachée ! Le journaliste apprend que le proprio utilise ce 50/50 ! Haha ! Mais voilà, sur sa carte, il ne fait pas mention de « mozarella »… re-zut !
Dominos Pizzas et Pizzas Hut, même pas inquiétées…
Pas grave, les pizzérias qui livrent à domicile ne vont sans doute pas passer le test de l’analyse chimique ! Voilà des échantillons de fromage provenant de Dominos Pizza, Pizza Hut et autre Rapid Rabbit envoyés au laboratoires pour traquer l’immonde mixture. Patatra ! Rien ! Les résultats montrent que ces grandes enseignes de la malbouffes utilisent de la mozarella sur leurs pizzas !
Dans les rayons du supermarché, les voilant traquant le fromage analogue dans les étiquettes des pizzas. Il y en a bien ! Bon, sur les premiers prix, et en plus, il y a aussi du « vrai » fromage… Mais bon… En tout cas, c’est à chaque fois indiqué sur le paquet, donc pas de fraudes. Le consommateur de ses pizza achète donc moins cher un produit qui, au goût n’est pas très éloigné d’une pizza industriel standard. C’est à ce moment là que l’argumentaire santé arrive !
Encore et toujours cette satanée huile de palme !
Une nutritionniste décortique à son tour les étiquettes. Mais voilà, elle n’a rien à dire de mal sur le fromage analogue… Elle critique les recettes trop caloriques des pizzas, de l’huile rajouté à tout va, des garnitures trop grasses, mais de son point de vue pas de problème de santé. Et pour cause, le fromage analogue (ou Lygomme ACH Optimum) est le plus souvent fait à partir d’amidon (provenant souvent de pommes de terre), de gélifiants qui peuvent être tout autant d’origine naturelle et d’huile d’origine végétale… On peut donc émettre un bémol sur cette huile qui peut être (pas tout le temps) de l’huile de palme et donc poser des problèmes de santé mais surtout des problèmes écologiques, nous ne reviendrons pas ici sur cet aspect.
Au final, le reportage n’a pas trouvé matière à crier au loup. Pourtant, quand Benoît reprend la parole en plateau devant son invité, il affirme que ce fromage analogue « n’est pas bon, mauvais pour la santé »… Pas vraiment ce qu’on a entendu avant !
La margarine du fromage
Les « défenseurs » de ce fromage qui n’en n’est pas, aiment à faire un rapprochement – pas si bête – avec du beurre qui n’en n’est pas et qui n’est même pas fait avec du lait, – quel scandale – la margarine ! Et effectivement, on ne semble pas très loin de ça…
Ce reportage -tout comme un sujet analogue diffusé dans Capital il y a quelques semaines – n’arrive pas à trouver de scandale tout en taisant soigneusement les quelques rares points positifs du fromage analogue comme le fait que les intolérant au lactose peuvent manger des pizzas… C’est sans doute la loi du genre, quand on est partis pour faire un sujet, et qu’on ne trouve rien à dire, on ne va pas gâcher ce temps utiliser, il faut faire le sujet et le rendre un tantinet accrocheur.
Si vous etiez un temps soit peu inteliggent vous verrez que du faux fromage à l’huile de palme et moins destructeur que du fromage réel de part les vaches constituant une part de plus de 15 % de l’effet de serre et ensuite le betail est responsable de plus de 80 % de la déforestation.
Donc priez pour avoir du faux fromage dans votre bouche il en sera meilleur pour la planète.